Les rythmes scolaires, ce n’est pas le problème des enfants.

Hier matin, je me suis demandé si l’annonce faite par Vincent Peillon relevait d’un pari fait avec ses nouveaux collègues pour être le premier à faire le buzz.

Ben oui, avant même le premier conseil des ministres, annoncer un retour à la semaine de 5 jours, un jour férié où les familles sont chez elles, et toucher à un sujet qui les implique aussi directement, c’était carrément osé.

Objectif atteint ici, où ça a discuté dès 9h00, où le débat sur la page Facebook a démarré au 1/4 de tour.

De bons débats se sont lancés sur les blogs de Doudette et Cranemou, et en lisant les commentaires ce matin, je suis impressionnée par la passion mise dans certaines réponses. Comme quoi, quand on touche à nos acquis (la grasse mat du samedi?), ça nous hérisse vite le poil.

Ce billet n’a pas pour objet de reprendre tous les arguments des pour et des contre. 

Je fais confiance à la capacité d’adaptation des enfants: jusqu’en 2008 ils avaient classe le samedi, et on avait adapté notre organisation, ça roulait. Après tout, ce n’est pas à eux de décider, ils sont bien incapables de juger, entre 6 et 10 ans, de ce qui est bon pour leur rythme. Ils n’ont pas la vision globale d’un programme scolaire, de sa répartition dans l’année, de la progression de leurs apprentissages, de la répartition entre les acquisitions fondamentales et le développement de leurs talents artistiques et sportifs.

Pour eux, « c’est comme ça ».

Je pense que ce n’est pas malin de vouloir mettre l’intérêt de nos enfants en avant, alors que le débat se pose bien sur la capacité des parents à organiser leur vie de famille pour s’adapter, des enseignants à réorganiser leurs enseignements avec 4 heures de plus par semaine, des clubs et associations sportives et culturelles à zapper le mercredi matin dans les plannings des activités qu’ils proposent, des patrons à affuter leur argumentaire pour refuser un 4/5ème le mercredi à une mère de famille, des couples divorcés à réinventer un mode de garde adapté, des services de transports scolaires à rajouter des bus le mercredi matin, de bison futé de changer ses messages sur les bouchons, des stations de ski d’augmenter leur capacité d’accueil sur des périodes de vacances écourtées, des centres de loisirs d’embaucher d’autres animateurs pour s’occuper des enfants en fin de journée, etc…

Et les enfants? A l’âge du primaire, ils vivent déjà le réveil qui sonne à 7h20 pour des journées qui démarrent beaucoup trop tôt pour leur rythme. Ils connaissent déjà le rush entre 18h30 et 20h00 pendant lequel ils doivent se doucher, faire les devoirs, jouer, dîner, chahuter, faire des câlins, lire une histoire, faire du sport, écouter de la musique. 

Alors 4 heures de plus ou de moins, ils s’adapteront.

Quant aux grands arguments selon lesquels le changement de rythme scolaire fera remonter leur niveau scolaire, il faudrait pour cela accepter de creuser les réflexions sur les contenus des programmes. J’espère que la concertation qui suivra l’annonce buzzante d’hier le permettra.

Je file, il y a des devoirs à faire…

 



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7 Comments

  1. Ben tout ça ça m’arrange pas : et les we à la campagne alors ? et la maitresse qui est déjà « si fatiguée » d’avoir les petits toute la semaine, remarque ça laissera plus de temps à la maitresse de ton petit pour répondre à ses sms pendant les heures du samedi pour organiser l’apéro du soir…

  2. Je n’imagine même pas si j’avais dû gérer les we de mon grand avec mon ex si le we n’avait commencé que le samedi midi, à 3h00 de route aller/retour.
    Sûr que les enfants s’adapteront quoiqu’il arrive. Les parents, les professionnels du tourisme, les professionnels de l’éducation, les systèmes de garde, sans doute avec moins de bonheur.
    Honnêtement ? Avoir 3 heures de bulle le samedi matin sans les kids, ça ne me dérangerait vraiment pas.
    Mais en toute franchise, il y a des écoles pré-élémentaires qui acceptaient les enfants le samedi matin ? Quand Thomas est entré en PS, on m’a gentiment glissé dans l’oreille que ça serait mieux s’il restait avec nous le samedi. Alors la logique éducative, je ne vois pas trop où elle est.
    Je m’inquiète plus de savoir comment la collectivité va gérer l’accueil péri-scolaire si le mercredi matin est élu comme le 5e jour travaillé.
    Aller, on n’en est pas encore là et je ne sais pas chez vous, mais ici, on fait tous le pont !
    Vive l’éducation nationale 😉

  3. certains coms chez moi me laissent sans voix, et j’ai lu l’article de Doudette, certains sont aussi bien bien sumpas.
    bref, de toute facon, soyons clair, on veut aps se lever le samedi matin JUSTE parec que vendredi soir, on a tous RDV avec le Slip de Pat dans Koh Lanta. c’est tout.
    :S

    Et d’ailleurs c’est ce soir, je suis aux taquets! d’ici la rentrée 2013, le slip aura moisi, et biennnn

  4. Je suis très partagée sur le sujet, mais étant instit, j’ai l’impression de courir beaucoup plus avec 4 jours , qu’avec 5, la demi-journée de plus jouait un peu le rôle de soupape et cassait moins le rythme, et tout le monde était plus cool car il n’y avait qu’une demi-journée. Ceci étant, maintenant maman de 4 beaux nenfants, je suis contente aussi de n’avoir pas à lever tout le monde le mercredi…Mais je reviendrais avec plaisir à l’ancienne formule. Chaque formule a ses avantages et ses inconvénients cependant la semaine de 4 jours n’a pas été faite pour de meilleurs apprentissages mais bien pour arranger les parents. Où est l’intérêt de l’enfant ?

    je n’ai pas entendu parler de l’intérêt de l’enfant… par personne

  5. @Gab: que c’est bon de lire ca… si tu veux le redire dans les commentaires de mon article, c’est avec plaisir hein hahaha 😉

    il faut que je retourne lire chez toi, ça c’est calmé?

  6. Je me souviens avec nostalgie des samedis matins où on déposait les 3 grands à l’école: c’était le jour qu’ils préféraient et leur papa rencontrait, ce jour seulement, les instits et les petits copains copines… (et en plus on était bien content d’avoir notre matinée à deux!!!) Je me souviens aussi de mon étonnement quand on est passé à la semaine de 4 jours alors que je venais de lire des études sur les régions « test » qui montraient que c’était moins bien pour les enfants (ce qui me fait penser que cette de semaine de 4 jours c’est surtout bien pour les adultes sauf les enseignants qui doivent faire plus en moins de temps!). 4 ou 5 jours… il y aura toujours des mécontents, alors pourquoi ne pas se préoccuper uniquement des enfants?

    Je partage tout à fait ta dernière question!!

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