Je ne sais pas que penser de Zoom. Ou Whereby. Ou Teams. Ou Skype. Ou Google Meet. Du matin au soir, à 5 ou à 60, ils nous permettent de nous « voir », de travailler, de créer, d’échanger, d’être ensemble, sans masques. Et c’est bien. Mais j’en arrive à rêver de participer à des réunions en vrai. Avec des vraies personnes. Même masquées. Ce deuxième confinement est pesant pour tous.
Mais aujourd’hui, j’ai vécu un grand moment.
D’un côté 10 personnes en séminaire, sur un sujet important. Gros travail de réflexion et de production, toute la journée. On aurait préféré être à la campagne, ensemble, à brainstormer et échanger, mais non. On était sur Zoom.
De l’autre côté, une réunion d’une trentaine de personnes. De nombreux bénévoles, plutôt de profil retraité pour une partie d’entre eux. Sûrement très isolés pour certaines et très heureux de se retrouver pour cette réunion.
Et un bug, un seul: le numéro de salle qui leur avait été communiqué était celui de la salle de séminaire.
A 14h00, les séminaristes ont vu se connecter 1, puis 2, puis 3… puis 10, 11, 12 … 20 personnes… Micros ouverts, présentations, bonjours. Ne se rendant pas compte de la situation, puisqu’ayant cliqué sur le lien qu’ils avaient reçu, avec le bon code secret, et reconnaissant des visages connus sur la mosaïque.
L’un des séminaristes a ouvert son micro, essayant de couvrir les prises de parole des nouveaux arrivants pour leur expliquer qu’il y avait un bug. Que le lien pour leur réunion n’était pas le bon. Pas simple.
Un autre séminariste a fait un copier-coller du lien de leur réunion et de son code dans l’espace conversation. Et on a contacté immédiatement l’organisateur pour qu’il envoie le bon lien à tous ses invités par mail. Lui se trouvait un peu seul dans sa salle, il avait le bon lien. S’étonnait-il du retard de ses invités?
Alors il y a eu ceux qui ne trouvaient pas le bouton conversation, parce que sur leur écran ça s’appelle Chat. Ceux qui s’étaient connectés par téléphone, et ne voyaient pas le lien. Ceux qui se reconnectaient sur le premier lien. Ceux qui en profitaient pour dire bonjour à des séminaristes qu’ils connaissaient. Chacun arrivant au fur et à mesure, nécessitant de réexpliquer la situation à chacun. Sans mentionner les micros fermés/ouverts. Jolie cacophonie…

Il a fallu 20 minutes pour sortir tout le monde de la salle, avec calme, pédagogie, sourires, répétitions et douceur. Il est resté 3 personnes, à qui les séminaristes n’ont pas réussi à expliquer la situation. Les séminaristes ont repris leur réunion, et se sont réunis en petits groupes de travail (la magie de Zoom), les laissant seuls tous les 3. Ils sont restés longtemps, seuls. Ils étaient sûrement heureux de se retrouver. Puis ils ont fini par quitter la réunion.
J’ai adoré ce moment. J’ai ri, bien sûr, de la situation. Il n’y avait rien de grave, juste un vrai comique de situation dans une période ou chacun essaie comme il peut d’être ensemble malgré l’isolement. Ce qui n’est pas si simple.
Merci pour chacun de vos mots laissés hier et aujourd’hui suite à mon dernier billet. Nous avons aimé chacun d’entre eux, vraiment.
Génial cette anecdote, comme quoi il y a aussi des ratés potentiellement communicants dans les réunions virtuelles 😀
Il y a de petits moments de grâce, merci pour celui-ci !
L’autre jour on s’est retrouvée 3 élèves à attendre que notre prof de yoga réfractaire à toute technologie se connecte enfin (c’est elle qui attendait dans la mauvaise salle !).
Et bien j’ai beau avoir mari, enfants etc. Plutôt entourée donc, je me suis surprise à prendre vraiment plaisir à papoter avec ces 2 dames, de tout et de rien depuis nos salons respectifs. 20 minutes alors que nous ne connaissons pas. Me disant que finalement ces interactions sympathiques se font si spontanément qu’elle révèlent vraiment notre manque de socialisation du moment !
Très sympa cette anecdote.
C’est chouette ces moments qui arrivent « grâce » à cette pandémie.
C’est mieux que tout ce qui arrive « à cause de »
Prends soin de toi