Quand on a 17 ans, on a juste l’âge de l’insouciance, une insouciance un peu plus raisonnable que celle des 16 ans. Mais encore l’insouciance. Et c’est plutôt rare (et heureusement) qu’à 17 ans, on se soit pris de vrais skuds. Des skuds qui mettent à terre et changent la trajectoire d’un caractère ou d’une personnalité.
A 17 ans, c’est rare qu’on ait subi des échecs.
Maël rentrera à nouveau en terminale en septembre. Ce n’est évidemment pas le sujet de ce billet de vous expliquer le pourquoi du comment. C’est son histoire, et du coup un peu la mienne, et elle est unique. C’est comme ça.
Mais c’est son premier échec. Celui qui permet à l’adolescent de se sentir un peu moins invulnérable.
Souvent l’échec provoque la culpabilité. A coups de je n’ai pas dit, je n’ai pas fait, je n’ai pas su, j’aurais pu. A coups parfois aussi de je suis nul, je suis moins bon que, et un peu de Calimero.
Qu’est-ce que ça veut dire apprivoiser l’échec? Finalement c’est un peu comme un deuil, et tout le monde connait la courbe du deuil: choc, déni, colère, peur, tristesse, acceptation, pardon, quête de sens et sérénité.
Ok c’est la version rapide, et Google est votre amis pour en savoir plus.
Apprivoiser l’échec c’est traverser avec lui toutes ces étapes, à son rythme, avec quelques aller-retours. En l’assurant que chacune de ses réactions sont normales, en l’autorisant à vivre pleinement chacune, avec moi. Parce qu’avec les copains, ce n’est pas si simple, il y a d’autres éléments qui rentrent en jeu, d’autres enjeux, d’autres liens, d’autres barrières. Avec moi, la plupart des barrières sont tombées.
J’ai assez rapidement demandé à Maël de réfléchir à tout ce que lui apporterait cette nouvelle terminale, plutôt que de s’enfermer dans les regrets de ce que ne lui apporterait pas l’an prochain. Pour qu’il prépare son plan d’attaque. Parce qu’il est bourré de talents, et qu’il a plein de rêves à réaliser.
Apprivoiser l’échec, et accompagner Maël, c’est aussi m’assurer que la réussite et la poursuite de ses rêves seront les siennes, et juste les siennes. Pour qu’il en garde tout le bénéfice, et qu’il ne soit redevable à personne, et surtout pas à moi.
NLDR: Billet relu et publié avec l’accord de Maël.
Beau billet. J’ai connu cet échec mais avec les années je me rends compte qu’au final il nous rend plus fort !!! Bonne continuation !!!
Maël je suis sûre que durant ta seconde terminale, tu vas rencontrer pleins de gens que tu n’aurais pas pu croiser si tu avais eu ton bac. Parmi toutes ces personnes il y en aura surement 1 ou 2 qui deviendriont super importante pour toi. Bon ok en me lisant tu te dis surement « uhuh et si j’avais eu mon bac, l’année prochaine j’aurais surement croisé une ou deux personne à la fac huhu très malin ça ! »
Donc ok c’est vrai on ne peut pas vérifier ce qui se serait passé si* blablabla. Le truc que je veux dire c’est que si on croit un peu au destin (ou parce qu’on n’y croit vraiment ou un peu par jeu comme un pari) ben on peut se dire que quand il nous arrive un truc c’est pour nous apprendre autre chose. Enfin c’est comme ça que je comprends le concept du destin.
Sinon de ce que ta mère a écrit (qui écrit que des bons trucs d’ailleurs), je comprends que ton échec t’a fait grandir. Maël t’imagine ? tu vas surement grandir un chouilla plus vite que si tu avais eu le bac direct ? en gros tu roulais sur une départementale et tu t’offres un petit bout d’autoroute ! La classe nan ? Bonne route !
*si l’idée de « ce qui se serait passé si… » t’amuse/t’interesse, « la part de l’autre d’Eric Emmanuel Schmit n’est pas mal 😉
Un billet qui prend aux tripes… Comme souvent. J’aimerai, Cecile, avoir la même force, la même clairvoyance et la même intelligence que toi quand j’aurai besoin, un jour, d’accompagner mes enfants après un échec. Je crois que je me souviendrais longtemps de ce billet. Comme de tas d’autres que tu as écrits…
Moi non plus j’ai pas eu le bac. Mais j’ai même pas fait 2 terminales parce que j’avais déjà redoublé ma quatrième et ma première… A 20 ans, je me suis mis un coup de pied aux fesses et j’ai pris ma vie en main. J’ai pas eu le Bac (même en l’ayant repassé en candidat libre l’année d’après) mais j’ai qd même Bac+2. Il a juste fallu que je trouve la filière qui me parlait…
Je n’ai jamais eu de regrets quant à mon parcours atypique parce que je ne serais pas la aujourd’hui. C’est tout.
Maël, tu pourras profiter de cette nouvelle année pour renforcer des acquis qui sont à mon avis bien existants. Aborder l’examen avec peut être moins de stress. De nouvelles rencontres, un nouveau challenge. Bonne continuation.
Patricia je te dis un truc. Bon imagine que Cécile et toi vous soyez deux statuts différentes, ben on dirait que vous avez été faite dans la même pierre. Cest ça que ça me fait quand je lis ton blog. C’est pas du tout l’endroit pou l’écrire (Pardon Cécile, Pardon Maël) mais il fallait vraiment que je te le dise depuis que je le pense très fort. Sinon je ne dis pas ça pour te faire plaisir, juste parce que c’est vrai 😉
Oh la dis donc Jennifer ça me touche ce que tu me dis…. C’est d’autant plus touchant que j’ai beaucoup d’affection et d’admiration pour Cecile. Y’a qd même une grande différence entre nous : elle est comme elle est par nature alors que moi j’apprends à le devenir. Merci encore pour tes compliments qui me vont droit au cœur.
Quand on voit ce que Maël peut faire avec un appareil photo entre les mains : bien sûr qu’il est doué !
Bises à lui.
J’ai raté mon bac, j’ai été la seule du lycée. Depuis l’année dernière je me suis rendu compte que le lycée général n’était pas fait pour moi, j’ai donc avoué à mes parents (pour qui il faut faire de grandes études pour réussir) que je voulais partir dans le bien être. Ils l’ont accepté et j’ai été prise dans une école d’esthétique pour passer un CAP puis un BP. J’ai donc peu révisé cette année, c’était un ras le bol continu du lycée et les profs m’ont clairement dit que j’étais : « une merde » . Ce genre de choses font énormément plaisir n’est ce pas ? Bref, j’ai donc raté le bac, un 5 en philo coef 7 ça fait mal… Je l’accepte parfaitement, en réalité je m’y attendais.De plus je peux toujours faire mon CAP, ça n’a rien changé. Ce qui fait mal ce sont les remarques de mes parents : « Bah tu vois même Paul à eu son bac! » ou « J’ai honte de dire à la voisine que tu n’as pas eu ton bac » Et le pire ce sont les personnes avec qui j’ai parlé pendant 3 ans qui maintenant me snob comme jamais ! Ça me dégoute tellement de les voir faire la fête tous ensemble et de ne pas avoir été invité parce que je n’ai pas eu ce foutu bout de papier ! Bref juste pour dire que je comprend parfaitement la situation de Mael et que c’est dans ces moments là que nous sommes plus fort, tu verras les amis que tu avais cette année tu en retrouveras sûrement à la fac l’année prochaine parce que la fac ce n’est pas le lycée et beaucoup de le comprennent pas alors ils préfèrent sortir tous les soirs et ils ne passent pas en deuxième année 😉 Courage pour l’année prochaine 🙂
Comme tu dis, les raisons lui appartiennent, mais il y a du positif dans toute chose.
À mon sens cela n’est pas un échec,c’est une chance de renforcer ses connaissances et sa confiance en soi pr mieux aborder la suite de ses études et de sa vie. J’ai fais deux terminales,et la deuxième année m’a permis de murir. La vie a fait que je n’ai pas pu poursuivre mes études par la suite,mais cette seconde chance m’a montré que quand on ne parvient pas à son but du premier coup,la persévérance paie.
Plutard il repensera à ce petit contretemps et à sa maman qui l’a compris et soutenu,jamais accablé,et c’est ça qui importe après tout,le soutien.
De tout coeur avec toi, Mael. Ai fait la meme chose (au rattrapage en plus), mais je me suis rattrapee l’annee suivante avec une mention! D’ici la, continue de nous gater avec tes superbes photos!!
Mon mari a adoré sa seconde terminale (et aussi sa seconde seconde). Ce sera une histoire que celle qu’il a imaginé mais elle sera riche aussi. Bonne future rentrée Maël et que l’étape « sérénité » soit longue et bientôt accessible.
Courage Maël ! Les deux hommes qui me sont les plus proches (mon compagnon et mon frère) ont tous les deux redoublé leur terminale, pour des raisons très différentes d’ailleurs : l’un avait passé une année presque sabbatique à s’amuser, à draguer les filles et à fumer n’importe quoi (on est pas toujours sérieux quand on a 17 ans), l’autre n’avait pas été accepté dans la filière qu’il visait et avait décidé, malgré un bac en poche, de redoubler pour améliorer son dossier. Quelques années plus tard, le premier a fait une thèse brillante dans un grand laboratoire français, le deuxième a pu, à l’issue de sa deuxième terminale, intégrer la filière qui lui tenait à cœur et est devenu un ingénieur doué. Les deux voient maintenant ce redoublement comme une vraie opportunité, sans laquelle ils n’auraient pas pu atteindre leurs objectifs. C’est dur mais il faut parfois reculer pour mieux sauter 🙂
Une mère de choc pour un fils en or !
L’avenir ne peut en être que radieux.
Vous avez beaucoup de chance !
De tout coeur avec vous tous….. comme d’hab !
Quelle jolie plume pour expliquer ce que ressent Máel et ce que tu ressens en tant que Maman.
Pas de conseil à donner sauf de lire les commentaires tous plus beaux les uns que les autres qui te donneront du courage.
Mael tu es bien entouré avec une maman qui te comprend. C’est une chance.
Bon été ! Ressources toi avant d’attaquer cette rentrée particulière.
Quelle jolie réflexion ..et prise de recul …et tu as totalement raison, le rôle de parent c’est aussi de permettre de relativiser, d’accompagner notre enfant pour qu’il puisse rebondir.
Alors bon courage à Mael pour cette nouvelle année lycéenne …en attendant bonnes vacances !
C est un sujet que je bosse en ce moment.
Pourquoi ne préparons nous pas nos enfants à,l échec comme un sportif de haut niveau se prépare à la possibilité de ne pas rentrer avec l’or à chaque fois…
On fait tout pour mais il y a un seul gagnant.
Des ados qui cassent comme du verre à la moindre correction de trajectoire parfois à la moindre décision/ choix à faire qui réduit l univers des possibles.
Des douleurs importantes, des dépression, des souffrances qui ne sont pas en rapport avec un redoublement…
il faut un peu de temps pour encaisser l’échec au bac mais la seconde terminale permettra la réussite .. maël a plein de talents, de ressources et d’amour autour de lui !! c’est évident 🙂
Cher Maël, chère Cécile, je dis que quand on a vécu l’année que vous avez vécu, les rires, les peines et l’immense lien qui vous lie…..on ne peut parler d’échec. C’est juste Maël que tu t’exprimes si bien au travers des magnifiques images dont tu nous fait (pas assez) souvent profiter….que ton esprit est trop plein pour se concentrer uniquement sur la table des logatythmes ! Une année de plus dans une vie…qu’est-ce que c’est ? Rien. On est aujourd’hui dans la civilisation de l’immédiat et vous vous vivez pleinement tout ce que vous faites…d’où le décalage ! L’essentiel est d’avoir la confiance des siens…et de ce côté Maël tu es bien servi ! Passez un bon été. Signé : une redoublante patentée
donc votre programme pour l’année prochaine : apprivoiser la sérennité 🙂 plein de gros bisous, plein de courage , plein de ressort pour ce nouvel élan et Mael, oui, tu peux garder la tete haute ! bravo à tous les 2 pour ce post lucide et bienveillant . bon été à vous 2 et la tribu
RaRe ke je laisse un com mais c’est pour mael!!!! Chui une vieille de 37 ans et moi aussi je fus en d’autre temps recalée ma 1ère terminale S…..et bien aujourd’hui je suis juriste bac+5 master2 en droit et sciences politiques mention droit privé!!! Ça claque hein et ben jamais personne me dde qd ou comment j’ai eu mon bac…..com di mon père ki lui est chirurgien bac +15 ki à eu son bac o rattrapage racho des fesses « on te dde pa qd ou commen tu la !! Tu la point barre!!! C’est pa cette année et ben tan pis!!!! Ce sera l’année prochaine!!! Moi ma 2nde terminale je la chéris chaque jour!!! J’étais sûrement pa prête à quitter le cocon familial ma Moman quoi!!!! Et surtout c’est cette année la ke j’ai rencontré mon cher et tendre!!! On s’est marié 5 ans après on à 3 enfants et dc ça fait 19 ans kon s’aime!!! Si j’étais parti à la fac avt ben ma vie aurait sûrement été différente et sûrement pa aussi heureuse ma moitié c’est ma moitié!!!! Avec le recul je sai ke c’est facil à dire mais j’ai tjs penser kil y avait un pt coup de pouce du destin!!!!!allez courage et bonnes vacances et l’année prochaine tu seras le caïd parceque tu connais le prog et après à la fac re compteur à 0 tu redeviens un bleu com es autres!!!!bibi à ts!!!
Il est beau ce billet et avec toi pas si loin je suis sure que tout se passera bien
Apprivoiser l’échec, même quand on grandi, ce n’est pas simple.
En travaillant avec des américains, je me suis rendue compte qu’en France, on ne nous apprend pas vraiment à gérer l’échec là où des américains y voit un réel salut, une vraie ouverture sur un chemin inconnu et excitant.
Bon courage à toi et à Maël, je suis sûre qu’il saura en tirer tout le positif une fois qu’il aura passé les différentes phases d’acceptation de cet échec.
Bon été 🙂
Peut on adopter une maman? Non pas que la mienne ne soit pas bien la n’est pas question une mère reste une mère, mais moi quand j’ai du refaire une terminale (pour différentes raisons à l’issue de mon plein gré; ) ) ce n’est pas ce discours que j’ai eu….. l’échec nous sert de tremplin, une seconde année nous permet de respirer et de repenser notre avenir, l’école, la société pressent tellement. Et puis sur le CV on ne parle pas des échec on note tout à partir de l’option du bac…alors tout commencer à partir de 2014 ou 2015 sur une longue vie on ne vois rien. Passe de bonnes vacances et tout ira mieux plus tard. Chacun le vie comme il l’entend.
A la lecture de ce texte, je me suis dit plusieurs choses :
Tout d’abord que, oui, ça ne doit pas être facile pour Mael, d’autant plus que les autres de sa classe « partent » et « changent de vie ». je pense que c’est moins dur de doubler sa seconde ou sa première.
Ensuite, ce n’est pas si grave, non ? ma sœur à elle aussi redoublé sa terminale. elle a maintenant 30 ans, un homme et deux enfants, un boulot … vref, 12 ans après, on s’en fout quoi (mais c’est pas pareil quand on est en plein dedans)
et surtout, je me dis que ton fils a de la chance de t’avoir. le regard bienveillant et l’ouverture d’esprit que tu lui offres son inestimables.
« A quelque chose malheur est bon ». J’espère qu’une fois la pilule digérée tu arriveras Maël à passer d’heureuses et insouciantes vacances.
Bises à toi Cécile !
Moi aussi, j’ai mis 2 ans pour décrocher mon bac, mais une 2ème terminale qui m’a laissé des bons souvenirs, et au final un bac avec mention Bien !
Mais c’est sûr quand ne se voit pas sur les listes, c’est dur à admettre. Alors Maël, profite à fonds de tous les moments de cet été, et cette année-bis sera une vraie nouvelle année ! Bel été à tous !
Vous avez su, Maël a su laisser tomber toutes es barrières avec toi… cela me laisse rêveuse, c’est déjà tellement énorme ! D’avoir cette relation avec toi, qui lui permette d’avancer, de réfléchir sans contrainte, sans limite. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort… C’est toujours un peu couillon les phrases toutes faites dans ce genre de contexte, mais celle-ci a tout mon amour et je pèse mes mots. Un premier skud, pas le plus simple, mais un jeune homme intelligent, construit et entouré ! Une nouvelle aventure ! Plein de belles choses à ton Grand bonhomme pour cette nouvelle année !
évidemment la déception est là mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !
quel beau billet cependant et une belle relation que tu as avec tes enfants !
Maël tu es bourré de talent et bien accompagné , tu vas mûrir et apprendre de cet échec pour mieux rebondir.
je te souhaite de belles vacances et une belle route j’en suis sûre pour l’avenir …….
Beau billet ! Mais j’ai une question : qu’est-ce que des skuds ??