Sans queue ni tête

judo

Parfois il se passe des choses à la maison qui n’ont ni queue ni tête. Je ne sais pas si c’est inhérent à la famille nombreuse ou au manque de sommeil, aux journées très chargées ou à l’accumulation. Je suis plutôt cartésienne et rationnelle, un petit peu organisée, et quand de telles choses arrivent et s’enchaînent, j’ai choisi d’en rire. Parce que je crois qu’il n’y a rien d’autre à faire.

Pas simple de raconter avec des mots qui s’enchaînent de manière sensée des événements qui ne l’étaient pas.

Tout a commencé vendredi. Ou plutôt j’ai choisi de raconter le tronçon de vendredi parce que je pourrais commencer mardi quand Coline a réussi à faire tomber 2 téléphones à la fois après avoir fracassé son radio-réveil dans la nuit. Mais ce billet serait trop long.

Vendredi j’ai accompagné Jo au judo à 18h15. Comme c’était la reprise, je l’ai accompagné à l’entrée du dojo, salué l’entraîneur, négocié que Jonas puisse garder ses lunettes pendant les exercices  et supplié pour qu’il les enlève pour les combats. Jo part au judo en tenue, kimono et tongs. On gagne du temps, et comme ça, je sais qu’il a bien sa tenue. Complète. C’est important pour la suite.

A 19h00, j’ai appelé Noé pour qu’il se prépare pour le judo, son entraînement prend la suite de celui de Jo. Il a également pris sa trottinette dans la voiture pour rentrer par ses propres moyens, parce que je ne pouvais pas aller le chercher (oui il m’arrive d’avoir une vie en dehors des conduites au judo).

Noé ne part pas en tenue au judo, il a ses affaires dans un sac à dos. La joie de passer par le vestiaire retrouver les copains, la honte de se balader dans la rue en kimono, le souci d’avoir son matériel prêt en toute circonstance.

Une fois garée devant le dojo où je m’étais déjà garée moins d’une heure avant, je l’ai bisouillé en lui demandant de m’envoyer Jonas à la fin de son entraînement. Patienter dans le couloir qui pue la transpiration, entourée de mères bavardes et bruyant de gosses excités n’a jamais été mon kiff.

A 19:10, Noé revient seul, et m’annonce qu’il n’a pas son kimono dans son sac. Malédiction, il s’est trompé de sac. La mauvaise foi ne l’étouffant pas, il suggère que c’était mon idée qu’il change de sac pour ranger ses affaires, et qu’il faut donc repasser par la maison pour qu’il récupère le bon sac.

Out of question, my son, your brother is finishing in 5 minutes, and you start in 5 minutes (il y a toujours un moyen de pratiquer l’anglais avec les enfants. Bon, à ce stade-là, j’ai aussi juré en anglais).

5 minutes to find a solution.

– Bingo, tu reprends le kimono de Jo.

– Et lui,  il rentre en caleçon.

– Non, il met tes vêtements.

– Son kimono est 10 fois trop petit

– Ton pantalon sera 10 fois trop grand, ça vaut.

– Je n’ai pas la même ceinture que lui

– Tu emprunteras une ceinture à l’entraîneur.

– Ses tongs sont trop petites

– Tu gardes tes baskets pour rentrer en trottinette

– Je ne peux pas rentrer en kimono en trottinette, c’est trop la honte

– C’est mieux que de faire du judo ou de la trottinette en caleçon

– Jonas n’a qu’à rentrer en caleçon

– Bien sûr, c’est toi qui oublies ton sac et c’est lui qui rentre en caleçon.

– C’est trop la honte de se changer au vestiaire comme ça

– Pas de problème, on se changera dans les toilettes

Jonas a fini son cours. Sans avoir cassé ses lunettes, et en ayant enfin vu les démonstrations des exercices. Extatique le Jo. En moins de 5 minutes, et sans avoir eu aucun détail de l’échange ci-dessus, il s’est retrouvé dans les toilettes, habillé en Noé tout en gardant sa ceinture à la main, pendant que Noé s’habillait en kimono de Jo (humide de transpi). A la sortie du gymnase, le pantalon de Noé descendait aux chevilles de Jo. J’ai donc remonté le pantalon et chargé Jonas dans la voiture.

– C’est la honte, Mam’s de mettre le pantalon de Noé.

– Mets ta ceinture Jo, on y va. Et pendant le trajet, j’ai expliqué le pourquoi du comment à Jo.

A 30 mètres de la maison, j’ai vu que Jo n’avait pas sa ceinture de sécurité.

– Jo, et ta ceinture? je t’ai demandé de la mettre, C’est hyper dangereux blablabla.

– Si Mam’s j’ai mis ma ceinture

– T’as pas l’impression que tu me prends pour un bac à douche?

– Si, regarde, c’est pour tenir le pantalon de Noé

Donc oui, Jo a mis sa ceinture… de judo… sur le pantalon de Noé.

Dialogue de sourd. Sans queue ni tête.

 



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19 Comments

  1. j’ai ris mais pas pour me moquer mais parce que l’autre matin (je ne sais plus lequel…) j’ai préparé les vetement de louise (9ans), pantalons, chaussettes, tshirt et veste…
    elle me demande : « je met quoi comme chaussures ??? »
    exaspérée je lui réponds : « tes nues pieds bien sur »
    la voilà pas en chaussettes ET nues pieds…
    non mais des fois je me demande vraiment où elle a sa tete…
    elle a changé pour ses basket apres avoir vu ma tete en e disant « ben tu m’as dis les nues pieds »
    évidemment…

  2. Excellent ! Plan b, plutôt bon 😉 Je connais aussi des moments comme ça, on en rit après, mais dans l’instant, une grosse montée d’adrénaline ! Merci pour ce billet
    Bise
    Christelle ( 5 zouzous )

  3. Trop drôle!! Mais je sentais le coup arriver pour que Noé mette les affaires de Jonas !!!! Bien vu !! L’on ne peut pas s’ennuyer avec des enfants vraiment !!!

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