On me demande parfois à quoi je marche, à quoi je cours, à quoi je me dope… c’est une émission de radio hier soir autour du film « un heureux événement » qui m’a inspirée les réflexions qui suivent.
Il est vrai que mes journées sont chargées, les semaines sont overbookées, les week-ends sont busy, les années passent comme des fusées, et je conçois que cela demande une énergie certaine. Ceci-dit, j’arrive à lire un à 2 bouquins par semaine ; je ne suis pas totalement « has been » côté actualité télé, séries américaines (rhhôôôôô faudra que j’écrive un jour là dessus). C’est vrai que les films je les vois plus souvent en club video qu’au cinéma, mais on dira que c’est faute de moyens financiers, c’est plus simple. De toute manière, une fois sur deux, je m’endors au cinéma.
Je ne dégage aucune fierté particulière de cette énergie (même si c’est vrai que j’aime bien un peu de reconnaissance de temps en temps quand j’ai un coup de mou). Cela n’est pas venu tout d’un coup, les enfants sont arrivés progressivement, nous avons organisé notre vie autour de l’arrivée de nos enfants et de nos rythmes professionnels, évidemment le coup de « 2 à la fois » a un stoppé nos ardeurs.
Aujourd’hui l’organisation est plutôt bonne même si nous regrettons parfois qu’elle laisse peu de place à l’improvisation.
Encore que.
Si nous décidons d’aller diner à 2 un soir, c’est possible et nous n’avons plus besoin d’anticiper 4 semaines à l’avance pour pallier aux non dispos des 6 babysitters soit-disant super dispos.
Mais aujourd’hui je sais à quoi je me dope, quel est mon anxiolytique.
Il est gratuit et sans ordonnance. J’en consomme entre 20 et 65 par jour, une bonne dose le matin, un peu moins dans la journée, une vraie bonne dose le soir. Certains jours, je dépasse la centaine, et là, je le reconnais, c’est trop.
Le week-end je me baffre, je dépasse les doses prescrites. Quand j’en prends 5 ou 6 à la fois, j’ai parfois la tête qui tourne un peu et j’ai besoin de m’asseoir 5 minutes histoire de reprendre mes esprits pour mieux faire face à la suite.
J’ai testé le sevrage total en février dernier, à l’occasion des vacances scolaires, et je ne suis vraiment pas prête. J’en ai besoin quotidiennement, alors j’ai tenu 2 jours, le manque était trop fort, le reste de la semaine a été un supplice. Mais je n’ai pas craqué, je ne pouvais pas. 2ème test en juillet dernier, heureusement Bruno était là pour m’aider à faire face, je n’ai pas craqué non plus!
Si je démarre trop tôt le matin, ça ne me réussit pas ; on va dire qu’il faut que j’attende au moins d’avoir pris ma douche et un premier café pour digérer le premier de la journée. Pendant une période qui m’a semblé assez longue, j’en ai consommé la nuit, et je n’en ai jamais ressenti aucun bienfait, voire même je ressentais une vraie fatigue toute la journée suivante malgré les doses de la journée.
Pap’s, voyant les bienfaits sur moi, s’y est mis aussi, mais il n’atteint pas les doses que je consomme. Il augmente sa consommation pendant les vacances, et je crois pouvoir dire qu’il vit un sevrage difficile à chaque fin de vacances.
Il laisse sa dope à la maison, histoire de ne pas risquer la déconcentration totale quand il travaille. J’avoue avoir essayé sa technique, mais je n’ai pas réussi et il m’en faut un peu dans la journée aussi au bureau alors j’ai trouvé des subterfuges qui fonctionnent, pour que ma consommation soit discrète mais suffisante.
Je suis prête à accepter le sevrage, il sera progressif, et je sais qu’il ne sera jamais total, même s’il s’étale sur les 20 ans à venir.
Il est 17h40, je vais bientôt atteindre mon pic de consommation de la journée.
Basile m’apporte la première dose: « Maman », tu peux m’aider à me doucher avec mon plâtre?
Coline enchaîne: « Maman », tu pourras m’interroger en espagnol?
Jonas poursuit: « Maman », je peux emmener des billes à l’école demain?
Maël: « Maman », tu peux venir voir, j’ai réussi à fabriquer des photos en 3D!
Noé: « Maman », j’ai piscine demain?
Elise: « Maman », il rentre à quelle heure papa?
Et me voilà boostée, énergisée, et un peu tarée, sans doute.
je viens de tomber sur ce billet…je m’y retrouve tellement !! pas deux jours sans qu’on me dise : » mais comment tu fais ??? » …comme vous, les « …mamaaaan… » sont ma dope..et mes 6 gluons en usent et abusent a ma grande satisfaction…
je n’ai pas encore fais le tour de votre blog..mais je me delecte de chaque page ou je retrouve parfois mon quotidien…un grand merci.
Bienvenue Missara!!
Et bon courage en cette période de rentrée 🙂
bonjour , je suis votre blog et ça m’aide un peu dans mon quotidien ,on va dire que ça m’aide un peu à relativiser !!! évidemment j’ai un peu moins de petits aliennes à la maison j’en ai 4 mais vu que mes trois derniers on 3 ans 2 ans et 1 an je pense que ça peut compter comme si j’en avais 6 !!! Enfin c’est des fois l’impression que j’ai glooop .
Je vous ai un peu suivie sur les maternelles enfin quand j’étais pas en train de changer une paire de fesse rose ou chercher après mon fils qui était en train de boire l’eau des wc (bien évidemment que je lui ai dis que l’eau du robinet était meilleur au goût mais chacun ses préférences!!!)
Comme vous j’ai droit à des mais comment tu fais ??? Eh bien j’en sais rien moi je fais c’est tout chaque jour ça peine ,non je rigole ,quoi que !!!!
voilà tout ça pour vous dire merci de me faire rire et bravo pour cette belle et grande famille.
Je suis votre blog depuis peu et viens de tomber sur ce billet
il est GENIAL ! j’adôôôre !
Merci Paulette, j’aime le relire de temps en temps 🙂
Super Article !
On s’y croyait !
Que feraient-ils tous, autant qu’ils sont, sans nous !
Bonjour!
Je commente pour la première fois votre blog! Sur un article ancien… mais qui me parle!
J’ai été interloquée, puis émue, par la chute! Je ne pensais pas qu’on puisse considérer les « Maman??? » incessants, comme une source de bonheur… et puis, pourquoi pas? Moi je n’ai qu’un fils, de trois ans et demi, et je trouvais, depuis deux ans qu’il sait parler, que ses « Maman, Maman, Maman » répétés en boucle étaient saoûlants… il m’est arrivé de gueuler pour qu’il arrête et me lâche un peu. Aujourd’hui, vous me faites voir les choses sous un angle nouveau, et je voulais vous dire merci.
Ce rythme frénétique est beau à lire … J’admire toujours les gens plein d’énergie, débordant d’enthousiasme, mais avec le temps parfois on se laisse rattraper par le « burn out » et puis, petit à petit les « papa » « pap’s » et les tendresses de « maman » ne suffisent plus à réconforter… On se tourne vers un laboratoire qui fabrique des produits de substitution… Et la on ne comprend pas pourquoi, le moteur de la machine toussotte, et ne veut plus avancer comme avant. Certainement une surchauffe du turbo !
Bonjour . Ah ! je pense que personne ne lira ce post – trop décalé dans le temps…;. je suis un peu choqué de cette ironie sur le lexomil face à la vie de famille. C’est facile. Mais tout dépend de ce que la vie vous réserve….Voilà je n’ai pas de vie de famille non par choix mais pas « à coup » de la vie…. j’ai perdu ma mére jeune et mon meilleur ami aussi 1 an plus tard. Puis mon père…je souffre d’une maladie relativement invalidante qui limite mes possibilités….. je reste positif, joyeux. J’ai une vie associative au service des animaux et de leurs maitres en difficulté….. j’ai un travail qui me passionne même si pour raison de santé j’ai dû faire des renoncements en cassant ma carrière pour un poste moins exposé. Ainsi va la vie. Sans doute moins riche que la vôtre…. 3 fois j’ai suivi un traitement sous lexomil. Actuellement suis en sevrage. Tout en ayant perdu 10 kg en 6 mois, seul, et en modifiant mon alimentation pour raison de santé…le sevrage est complexe mais possible…. alors le côté « mes enfants sont mon lexomil » cela fait « bourgeoise catho un peu réactionnaire » non ? – je suis chrétien mais hors église désormais afin de ne pas cautionner les crimes pédophiles justement – votre post me choque profondément… savez-vous ce que c’est que la souffrance psychique ? J’en doute. A vous lire si vous en avez le temps et en espérant que la vie vous sera aussi douce et que vos enfants ne subiront jamais d’épreuves. Mais qui n’en a pas ? Ils ont la chance de vivre avec leur maman…Moi; je n’ai rien oublié et à chaque fois que je croise une vielle dame dans la rue je me demande comment serait la mienne maintenant…. alors oui j’ai rencontré le lexomil sur ma route….car il m’a fallu renoncer à tant de choses;….Bien à vous tous. et Cessez de juger.
Bonjour Emmanuel,
Si si, je lis votre message, et comme chacun je les reçois avec grand plaisir.
Je suis désolée de vous avoir choqué, ce n’est évidemment pas le sens de mon propos…
L’analogie avec le Lexomil est simpliste dans ce billet : le Lexomil fait du bien, il est un booster quand on en a besoin.
Je ne veux rien sous entendre de plus ni me moquer des personnes qui en prennent, sinon ce serait me moquer aussi de moi-même.
Alors acceptez mes excuses.
Pour autant, rien ne sert de conjecturer sur qui je suis et ce qu’est ma vie parce que vous ne voyez que ce que vous pouvez en lire sur ce blog.
Par exemple je ne suis ni bourgeoise, ni catho. Et quand bien même ?
Et j’ai fait le choix de ne partager que les belles choses sur ce blog. Ni les épreuves de ma vie (a part la perte de mon 5eme bébé), et encore moins celles vécues par mes enfants.
Vous n’avez pas été épargné par les épreuves, et je vous envoie une tonne de courage pour y faire face, mais ne vous en prenez pas à moi, ça ne résoudra rien je crois.
Je vous souhaite le meilleur pour la suite
Cécile