Volontairement un titre de billet un peu provoc, parce que c’est l’Education Nationale aussi qui me fait piquer quelques coups de gueule de temps en temps. Et je pourrais aussi en pousser un parce que j’ai eu des échos de ce qui se prépare pour la rentrée 2014 dans ma commune en terme de réforme des rythmes scolaires. J’espère juste qu’on remettra aux enfants en fin de CM2 un Brevet de la Cour d’Ecole, pour les heures qu’ils auront passées à l’arpenter en long, en large et en travers, sous-surveillés par des animateurs de Mairie bien méritants parce avec leurs moyens limités.
Mais aujourd’hui j’aime notre Education Nationale.
Je vous raconte l’histoire.
La prof de maths de Coline est partie en congé maternité au moment des vacances de février. Pas par surprise, son ventre s’arrondissait joliment depuis quelques mois. Mère de famille nombreuse elle aussi, elle a dû (j’espère pour elle) accoucher depuis de son 5ème enfant. Plutôt fatiguée vers la fin, elle est partie 15 jours avant la date prévue, genre congé pathologique, après avoir fait ses bulletins. Comme elle est vraiment consciencieuse et ne sachant pas qui la remplacerait elle a attaqué le programme de sa classe de 3ème par les chapitres les plus compliqués pour préparer au mieux les enfants au Brevet des Collèges. 1 bon point.
Son remplacement n’était prévu qu’à partir du début officiel de son congé maternité. Le collège a donc fait assurer les cours pendant les 15 jours manquants par les autres professeurs du Collège. 1 bon point.
Ensuite est arrivé le remplaçant. Un petit jeune plein de bonnes intentions et passionné par les maths, que les élèves ont pris un certain plaisir à chahuter dès le premier cours, histoire qu’il ne puisse pas instaurer son autorité. N’ayant pas apparemment d’autorité naturelle, les cours de maths sont devenus des moments de chahut partagé, la récré après la récré. L’équipe de direction a donc proposé à ce professeur un tutorat par les autres professeurs expérimentés du collège, qui lui ont proposé des outils (non pas des trucs pour taper sur les enfants), et des temps d’échange avec lui. 1 bon point.
Avant les vacances de Pâques, j’ai été alertée par les parents (je suis déléguée de parents dans la classe) de situations un peu mal vécues par les enfants. La manière dont le professeur remplaçant s’adressait aux élèves était un peu borderline… sûrement par manque d’autorité. J’ai donc transmis l’information à l’équipe de Direction. C’est là que l’équipe de Direction m’a expliqué ce qui avait déjà été mis en place, et l’échéance fixée au vacances de Pâques pour valider si ce tutorat suffisait. Le risque étant que si le Collège « renvoyait » ce prof, il n’y en aurait pas d’autre jusqu’à la fin de l’année. Décision à peser. 1 bon point pour la transparence.
Au retour des vacances de Pâques, le remplaçant n’est plus là. Ce sont les profs de maths du Collège qui assurent ses cours jusqu’à la fin de l’année. Les emplois du temps ont été très légèrement modifiés pour que ça colle pour tout le monde. C’est l’intérêt des enfants qui a été mis en avant. Félicitations.
J’aime notre Education Nationale quand elle travaille dans l’intérêt des enfants, quand elle s’adapte aux contraintes qui lui sont imposées par l’inspection académique, quand elle accepte de dialoguer avec les parents en toute transparence, quand elle trouve des solutions pour pallier ses faiblesses.
Donc je le dis, parce que je ne suis pas du genre à voir que le verre à moitié vide.
Clap clap clap ! Et moi j’aime notre Education Nationale aussi.
Surtout en ce moment où on vit des moments pas cool avec notre ado.
ouais ils savent aussi être bons. ouf. Bon courage avec ton grand… je suis dedans aussi, pffff
ça fait du bien de voir que des fois ça peut bien fonctionner l’Education Nationale
Je suis de l’autre côté du bureau, et il m’est arrivé la même chose. Cette année, j’ai accouché de mon 2e enfant et je suis partie en congé mat plus tôt, à 6 mois de grossesse. L’éducation nationale m’a remplacée par une vacataire qui, comme bon nombre de remplaçants non titulaire, a eu des problèmes d’autorité. Les élèves en venaient à m’envoyer des mails pour me demander de revenir, les collègues me disaient que c’était la cata. Par culpabilité, j’ai refusé que mon médecin ne me prolonge mon congé et je suis retourner bosser alors que j’allaite encore. L’an dernier, mon collègue d’espagnol a fait la même chose : alors qu’il avait la clavicule cassée, il est revenu au boulot 3 semaines avant la fin de son arrêt car c’était le chaos avec son remplaçant. Des exemples comme ça j’en ai à la pelle tellement c’est monnaie courante ces dernières anneés. L’année dernière, ils avaient même nommé une dame titulaire d’un diplôme en ressources humaines en tant que prof de français après d’élèves de première (qui ont donc le bac de français!). Au bout d’un trimestre ils ont vu que c’était la catastrophe et ce sont les collègues qui, par conscience professionnelle, ont assuré ses heures.
Moi je ne dis pas bravo à l’éducation nationale : en supprimant des postes, il n’y a plus de remplaçants titulaires et ils trouvent n’importe quel clampin ayant une licence de la matière pour les mettre devant les élèves, comme si en ayant une licence quelconque on pouvait s’improviser prof. Et quand ça pète, on compte sur la bonne conscience des collègues pour assurer.
A mon retour de congé, j’ai découvert des classes avec un niveau bien inférieur à celui qu’elles devraient avoir, et je me prends à culpabiliser, me dire que c’est ma faute si mes 5e vont en baver l’an prochain en 4e…
Bon, j’arrête mon LONG pavé. Et pour changer de sujet, je découvre aujourd’hui ton blog et constate que le prénom de mon p’tit lardon est dans ton arrière plan 😉
Merci pour ta réponse 😉 et ton lardon a un bien joli prénom alors. Lequel? il y en a 4 ici!
Oh oui je sais que notre Education Nationale va mal. Mais je n’ai pas les moyens de la changer en profondeur. Alors j’aime encourager les initiatives, la solidarité, l’engagement des profs, parce que parmi nos fonctionnaires, tous n’ont pas cet état d’esprit. C’est à cela aussi que je dis bravo.
c’est tellement rare de nos jours !!!!!!!!!! chapeau (melon et botte de cuire mdrrrrrr)
oui chapeau
Chapeau bas, j’ai rarement vu ça en 10 ans de carrière !
vivement les 10 suivantes?
J’aime aussi beaucoup cette institution même si j’apprécie moins son ministre.
Mon fils, qui a eu du mal à s’acclimater au CP, a eu une instit super, qui a su lui parler et nous parler. Elle a été là pour lui toute l’année et j’ai trouvé ça super que les maîtres et maîtresses aient encore le temps et l’envie de s’occuper de cas un peu particulier
voilà c’est exactement ça que je félicite aussi 🙂
Rassurant en tous les cas.
Un billet qui donne un bel espoir !
merci Soma 🙂
C’est vrai que c’est bon de lire du positif parce qu’à force, ça me fait vraiment flipper pour mon fils qui va rentrer en maternelle en septembre… (même si je sais que moi-même, j’avais connu aussi bien du positif que du négatif en tant qu’élève).
Merci pour cette jolie histoire !
il faut pas mal les suivre, mais t’inquiète tout ira bien!
C’est bon de lire des témoignages sur de telles équipes pédagogiques. Ça me rassure un peu sur le devenir des futurs enseignants dans le cadre des nouveaux concours.
Certains sont très bons!
Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tous les collèges ne font pas pareil… ça fait du bien de lire de belles initiatives positives !
Pas simple de demander à tous les profs autant d’efforts. Mais ça existe
Il est où le prof de maths remplaçant ? Parti faire une dépression ? Le hic dans cette histoire, c’est qu’il doit bien être ailleurs, dans un autre collège puisqu’une fois qu’on est prof, on est prof…
Mais bravo à la direction du collège, c’est clair.
Certains profs sont vacataires ou contractuels, à la fin de leur contrat ils ne sont pas forcément repris…
Oui c’est une des vraies limites du système…
parfois çà se passe bien et parfois non !
ici c’est la cata avec le prof de maths du grand , en fin de carrière dépressif , manque d’autorité aucune solution proposé pfff
il a pris des cours particuliers qui lui ont été bénéfiques mais tout le monde ne peut pas le faire ……
Au lycée c’est vraiment stressant
au collège ça inquiète (et surtout quand l’enfant a des difficultés dans la matière)
en primaire… ça vaut le coup de rester zen 😉 il reste des années pour rattraper le coup